Rolland Charrière père et prédécesseur de Joël Charrière à la direction des Mouettes Genevoises, était-il un écologiste avant l’heure ?
Sans aucun doute. Durant la seconde guerre mondiale, en effet, le fondateur des navettes lacustres s’était tourné vers l’alimentation électrique. « Il était certes compliqué de s’approvisionner en carburant, mon père trouvait donc un avantage à utiliser une énergie », explique Joël Charrière.
Cet élan, en direction de sources d’énergie propre, se confirme au début des années 2000. La Bécassine, qui sert de bateau laboratoire, va voguer durant deux ans grâce à une batterie électrique. « Nous avons pu ainsi tirer les enseignements de ce premier spécimen et dès 2004, deux navettes lacustres électro-solaires ont pris le large », reprend le directeur de la Société des Mouettes Genevoises et Navigation (SMGN). C’est ainsi que les deux bateaux peuvent se déplacer durant douze heures en auto-alimentation.
C’est une première s’agissant d’une entreprise de navigation professionnelle. « Avec cette énergie électro-solaire, les odeurs inhérentes au diesel ont disparu de même que les risques de laisser s’échapper du carburant dans le lac au moment des réapprovisionnements en carburant ». Sans compter que les nouvelles navettes sont parfaitement silencieuses.
Joël Charrière espère toutefois que la recherche va progresser en matière de batterie afin d’en limiter les effets polluants. En plus des bateaux électro-solaires, la SMGN a acquis deux centrales photovoltaïques qui génèrent de l’électricité vendue aux Services industriels genevois (SIG) la journée et qu’elle peut récupérer la nuit. Enfin, l’entreprise lacustre travaille actuellement sur un projet qui permettrait aux SIG de pouvoir prélever de l’électricité sur les batteries des Mouettes en cas de nécessité.